Amoureux je l’ai
été plus d’une fois
Mais à chaque fois
ça a fini en émoi et en désarroi
J’en fus souvent la
cause moi et mon caractère difficile
Pourtant séduire
les filles était pour moi une tâche facile
Car habile je le
suis pour écrire ces poèmes plein de romantisme
Très fort aussi pour paraître aussi doux qu'un agneau
Donc ces belles finissent pour leur malheur à croire en quelque chose de trop beau
Très fort aussi pour paraître aussi doux qu'un agneau
Donc ces belles finissent pour leur malheur à croire en quelque chose de trop beau
Mais la quête de la
perfection frise parfois dans mon cas avec le fanatisme
Habitué à voir et à avoir des
filles trop belles pour être vraies
J’ai écarté
certaines femmes de ma vie comme on efface une trace de craie
Je leur trouvais
trop de défauts comme si j’étais moi-même parfait
Un temps obsédé par
la beauté physique je ne supportais pas la moindre imperfection
Mais de déceptions
en désillusions j’ai compris que mon attitude était une aberration
J’ai changé de
fusil d’épaule cherchant des femmes intelligentes
Ceux qui me
connaissaient ont espéré de ma part une attitude plus tolérante
Manque de pot, il
faut croire que je suis un incorrigible manant
Celle qui m’ennuyait
était éjectée en deux temps trois mouvements
J’ai alors eu
l’impression question sentiment de m’enfoncer dans des sables mouvants
Je n’ai compris que
bien tard que je devais totalement me remettre en question
On se voit souvent
beaucoup plus beau et bon qu’on ne l’est vraiment
Il faut dire que
j’ai tellement reçu de compliments que je ne touchais plus terre
Entre celles qui me
trouvaient beau et celles qui me trouvaient intelligent, moi et l’arrogance, on
faisait la paire
Mais au final cette
attitude arrogante a fait de moi un solitaire
Et là mes pieds de
force ont dû toucher terre
J’ai fait le bilan
et de moi j’étais tout sauf fier
Triste, en colère
et avec personne à qui jeter la pierre
Peut-être à cette
face de con que je vois dans mon miroir chaque matin
A moins que ce ne
soit à ceux qui m’ont encouragé dans cette attitude suicidaire
Mais avec du recul
je me demande si je ne suis pas un solitaire
Trop âgé pour se
refaire même si je me répète que je peux le faire
La quarantaine
entamée, je me demande si ça en vaut la peine
Je vois ces femmes
et je n’ai pas envie de les faire souffrir
Car m’ouvrir je ne
le fais qu’à ma plume et à un être que vous ne pouvez voir
Moi célibataire,
beaucoup de gens, hommes et femmes ont du mal à y croire
Car selon eux j’ai
toutes les qualités pour être un bon mari et un remarquable père
Mais voilà, je suis
un hypercérébral qui nous croit dans une époque abominable
J’entends les
bruits de guerre, je vois cerbère dans tant de dirigeants que je crois à la
victoire du diable
Sur le cœur des
humains, alors je te laisse deviner ce que je vois comme lendemain
Voir ceux que l’on
aime souffrir ça fait trop de peine
Et mettre un enfant
au monde actuellement j’ai du mal à l’imaginer
Je ne saurais
comment le protéger et ma conscience me mettrait sur le banc des accusés
Il y avait quelques
années j’avais fortement envie de me marier
Mais là je ne sais
plus car je me sens souvent dans la peau de John Café
Et ce monde de
merde j’ai bien envie de le quitter
Mais je me dis
aussi que je ne suis ni divin, ni un devin
Donc qu’il est
peut-être prétentieux de vouloir prédire ce que nous vivrons demain
Entre la voie du solitaire
et celle du mari et père, j’ai du mal à faire mon choix
Chaque année je me
projette en disant je me marierai si l’an prochain c’est mieux
Et comme ça ne s’améliore
pas, j’ai parfois de la pitié pour ceux envers qui j’ai été envieux
Ceux qui se sont
mariés, qui ont « réussi » leur vie dit-on
S’ils sont heureux
tant mieux pour eux, à chacun ici-bas son destin
Peut-être que le
mien est d’être un libre penseur, suivant un étrange chemin
Au final j’ai
accepté l’idée que certaines choses n’étaient pas pour moi
J’espère juste que
l’on se souviendra de moi comme quelqu’un d’honnête et de bonne foi
Et que quand je
quitterai ce monde je ne serais pas dans le regret et le désarroi
Fils d'homme
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