Fils
d’Afrique, noir jusqu’au tréfonds de mon âme, le moindre de mes atomes est
rebelle
Dans
ma tête il y a un refus clair d’accepter que la vie est belle
Belle ?
On se demande pour qui dans ce monde cruel
Quand
je vois toutes ces guerres apparentes ou non et toutes ces victimes
Tandis
qu’intouchables semblent être les pires auteurs de crime
George
le boucher de la maison blanche est
devenu peintre, tu le crois ?
Sur
tous ses crimes et ses victimes on doit apparemment faire une croix
Enfin
on peut avoir de l’espoir si on croit au message du saint sur la croix
Avoir
la foi en un monde meilleur, je salue ceux qui l’ont
Pour
mon esprit ça ne pourrait être encore qu’une illusion
Car
je ne vois qu’abominations, destruction et dévastation
Je
ne joue pas à des jeux comme qui veut gagner des millions
Non,
moi mon esprit est assailli par un million de questions
Quand
je vois les conditions de gens sur mon si riche continent
Envahi,
pillé, surexploité par des démons venus des autres continents
Mes ancêtres ont été brisés, humiliés, rabaissés plus bas que terre et enchainés
Oui sur notre belle terre un sort sinistre et funeste semble s'acharner
Combien de charniers, de vies brisées et d'espoirs envolés
On
me dit de compatir avec les souffrances des peuples européens ?
Eux
ont-ils compati avec les innombrables souffrances des miens ?
On
peut bien aimer les autres mais à la fin comme on dit chez moi on se préfère
Leurs
souffrances je le dis franchement une partie de moi n’en a que faire
Pas
que je sois sans cœur, mais c’est le cadet de mes soucis
Toute
ma vie j’ai cherché à ne pas nuire à autrui
Mon
père était un homme de bien et ça lui a coûté cher
Trahi
par une personne qui lui était particulièrement chère
Alors
j’ai compris dans ce monde il faut se méfier des bons sentiments
Se
méfier des gens qui se montrent gentils parce que vous avez de l’argent
Moi
le fils de nègre j’ai aussi compris qu’il n’y a pas de solidarité avec mes
frères et sœurs de couleur
Prêts
à te poignarder dans le dos pour leurs sinistres intérêts égoïstes
Accepter
cette terrifiante réalité m’a rendu particulièrement triste
Alors
je me suis que l’humanité est une sale race qui court à sa perte
Et
je rêve depuis lors de finir mes jours, seul sur une île déserte
Mais
il y a des gens qui m’aiment et pour eux je fais l’effort de prendre sur moi
Mais
je n’ai pas d’espoir et ça tu dois le savoir
Mon
seul passe-temps est d’acquérir du savoir
Une
muraille en béton armé entoure désormais mon cœur
Je
ne laisserai plus jamais un opportuniste jouer avec mes sentiments
Je
ne suis pas violent mais crois-moi je peux le devenir aisément
Je
suis blasé, désabusé par un monde dont je vomis la cruauté
Et j’en
suis d’autant plus navré car dans ce monde il y a aussi tant de beauté
Bref
je suis ici et j’essaie quand je me lève du bon pied de profiter du temps qu’il
me reste
Même
si pour moi ce monde c’est chaque jour devoir choisir entre le choléra et la
peste
Le
nègre noir
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