mercredi 14 février 2018

James Cameron





Considéré par certains comme l’un des plus grands cinéastes d’Hollywood, il est assurément l’un des plus rentables. Ses films à succès sont nombreux et il peut donc être qualifié de valeur sûre. Étant fan de science-fiction j’ai regardé plusieurs de ses films et j’y ai vu certains thèmes revenir souvent comme une aversion pour l’armée et la police (disons les autorités), une aversion pour l’arrogance humaine et une passion pour la capacité de forces nous dépassant à interférer dans nos affaires quand nous dépassons les limites. Je vais donc dans ce texte présenter certaines de ses œuvres et parler des messages que j’y perçois.



Teminator 1 et 2
Terminator le premier du nom est le premier film que j’ai vu de ce cinéaste. Ce film décrit un futur cauchemardesque dans lequel des machines dirigées par un superordinateur appelé Skynet veulent exterminer le genre humain. Mais un humain se dressera contre eux et les machines décideront alors d’envoyer dans le passé deux des leurs pour essayer de l’éliminer d’abord avant qu’il naisse puis après sa naissance. Le but étant pour elles d’empêcher ce « messie » de devenir leader de la rébellion humaine dans le futur, rébellion qui finira par les vaincre. Dans ces 2 films, Cameron montre son aversion pour la police (l’attaque du commissariat de police dans le premier, le Terminator qui prend l’apparence d’un policier dans le second), ses craintes quant aux progrès technologiques qui peuvent devenir incontrôlables et menacer l’existence de l’humain, son amour des femmes fortes (Sarah Connor la mère du futur messie John Connor), des amours impossibles (entre Sarah Connor et Kyle Reese le voyageur temporel) et ses questionnements quant à l’avenir de l’humain présenté comme un inconscient. Il montre aussi sa haine du nucléaire en montrant justement les conséquences néfastes que peuvent avoir l’existence de ces armes infernales. Dans Terminator 2 il va jusqu’à montrer une explosion nucléaire avec une diabolique précision ! Cameron, un pacifiste ? Probablement quoique certains trouveraient cette idée risible. Il se moque aussi des esprits cartésiens (celui du psychologue dans le premier et même dans le second) qui croient tout connaître, tout comprendre au point parfois de ne pas voir ou de refuser la réalité. Ces films ont été des gros succès car il y a beaucoup d’action, ils sont bien fichus et les fans de science-fiction ont pu voir des choses qu’ils n’avaient jamais vu sur grand écran. Cameron démontrant ce qu’il est à savoir un cinéaste surdoué et passionné capable de réaliser des œuvres puissantes, intrigantes et stupéfiantes.



Aliens
Aliens est la suite d’un film devenu mythique à savoir Alien de Ridley Scott. J’ai vu le premier et j’ai donc bien sûr voulu voir la suite. Les aliens étant ces créatures d’horreur qui ont croisé le chemin de l’humain ce fouineur et représente pour lui une menace certaine. Cameron encore dans ce film montre l’arrogance humaine qui pense pouvoir tout contrôler et se heurte à une espèce coriace, indomptable et violente. Il montre encore une fois son aversion des militaires ici des connards prétentieux qui sont vite ramenés sur terre par des créatures dépassant leur entendement. Son aversion du nucléaire est elle aussi présente quand il montre encore une fois une explosion nucléaire provoquée (ô surprise) par des tirs de militaires en panique face à l’attaque de ces créatures dont ils niaient l’existence peu de temps avant. Cameron se moque comme dans Terminator des esprits dits cartésiens qui se braquent dès qu’on leur parle de quelque chose qu’ils n’ont pas encore vu. Alors que dans un univers infini il est clair que des rencontres surprenantes sont possibles à tout moment. Cette incohérence est bien présentée avec la panique des soldats quand ils croisent les xénomorphes. Cameron aussi présente une entreprise immorale à mort prête (Weyland-Yutani) à tout pour faire des profits quitte à sacrifier des êtres humains. Cette entreprise est présentée par l’infâme Burke qui était prêt à sacrifier certains de ses compagnons pour ramener certaines de ces créatures qu’il voyait comme pouvant rapporter une grosse fortune. Mais le salopard aura ce qu’il mérite capturé par ces créatures. Cette critique du capitalisme sauvage est assez amusante dans un film à gros budget produit par Hollywood. Enfin Cameron se montre féministe en nous présentant encore une fois une femme forte (Ellen Ripley) et une mère aimante prête à toutes les folies pour sauver sa « fille ». L’amour fou est d’ailleurs un des thèmes préférentiels de Cameron. En tout cas ce film est une œuvre brutale, sauvage mais qui aura permis à Cameron de mettre en avant derrière ce que certains voient comme un banal film d’horreur/action les thèmes qui lui sont chers. Il a par ailleurs peu apprécié le traitement qui a été fait de deux des principaux personnages de son film dans la suite de la saga. 



Abyss
Dans ce nouveau film fantastique Cameron présente un groupe de travailleurs d’une plateforme pétrolière qui vont être obligés de coopérer avec des militaires voulant récupérer certaines choses dans un sous-marin nucléaire lance-engins étasunien qui a coulé de manière mystérieuse. Ce petit groupe fera une rencontre du troisième type au fond de l’océan qui va bouleverser non seulement sa vie mais la vie de l’humanité entière. Les thèmes récurrents de Cameron reviennent encore une fois. Des militaires sauvages et incontrôlables personnifiés par ce soldat fou interprété par un ami de Cameron Michael Biehn déjà présent dans Terminator 1 et dans Aliens. Mais on le sait Cameron a beaucoup d’amis comme Arnold Schwarzenneger (avec lequel il a tourné 3 films), Michael Biehn (idem), Bill Paxton (idem), Linda Hamilton (2 films) ou Sigourney Weaver (2 films) dans le monde du cinéma. C’est d’ailleurs une de ses particularités de faire jouer les mêmes acteurs dans plusieurs films. Il montre encore son aversion des armes nucléaires et de la guerre. De même il montre l’impuissance des humains malgré leurs joujoux technologiques avancés (ici le sous-marin) à faire face à certaines choses qui les dépassent. Car ici on voit encore l’humain confronté à une force extrêmement puissante qui la menace d’extermination si elle ne change pas en arrêtant de s’autodétruire. Et ce qui sauve l’humain c’est l’amour fou entre un homme et sa femme, amour qui touche les extra-terrestres qui voulaient exterminer le genre humain. Cameron semble penser que c’est l’amour qui nous sauvera de notre folie. L’amour et la volonté de se sacrifier pour sauver les autres êtres humains. Encore une fois il nous livre une œuvre puissante, émouvante et impressionnante. Curieusement ce film fut un échec commercial quoiqu'il est vrai que la version courte n'a pas la portée de la version longue. La version longue qui n’était pas sorti au cinéma est encore plus intéressante avec notamment cette scène fabuleuse où les extraterrestres voulaient exterminer le genre humain à l’aide de vagues géantes. Un avertissement sans frais mais qui aura pour mérite dans ce film (on peut l’espérer) à calmer les ardeurs des humains. L'échec commercial dit-on aurait agacé James Cameron qui se serait vengé (façon de parler) en réalisant Terminator 2 qui lui a été un immense succès. 



True Lies
Dans ce film d’action il présente un super agent secret qui doit déjouer les plans d’un groupe terroriste arabe qui veut faire sauter une bombe nucléaire dans une ville étasunienne si ses revendications ne sont pas satisfaites. Pas très original comme film (qui est d'ailleurs le remake survitanimé d'un fim français que Cameron avait apprécié) même si comme d’habitude bien fichu car Cameron est un technicien extraordinaire et un perfectionniste pathologique. Et comme d’habitude les mêmes thèmes reviennent : l’amour sous toutes ses formes (amour mari/femme, père/enfant, entre amis), la haine des policiers (un hélicoptère qui s’écrase sur une voiture de police), la haine des armes nucléaires (encore une explosion nucléaire), la haine de la bêtise humaine (ce groupe terroriste insensé, même si certains y verront la présentation caricaturale des arabo-musulmans dont Hollywood est si friand) et les femmes fortes (Jamie Lee Curtis). Bien que ce film soit pas mal, je trouve que c’est l’un des films les moins ambitieux et passionnants de Cameron. Cependant c’est un film qui remplit son cahier de charge et le couple Schwarzenneger/Curtis fonctionne bien. Si bien que la femme de « Mr Muscle » se serait pointé sur le plateau de tournage…



Titanic
Cameron on le sait est passionné par le Titanic. Alors il a réalisé un film marqué par la démesure sur l’histoire du naufrage de ce fabuleux navire. Il créé de toute pièce une histoire d’amour impossible entre un pauvre gars et une femme d’une riche famille ruinée devant épouser un homme fortuné. Dans ce film il montre son aversion de la haute société avec ces gens arrogants, suffisants et convaincus d’être les maîtres du monde. Il dénonce l’arrogance humaine qui a fabriqué un gigantesque navire qu’elle croit insubmersible. Il a d’ailleurs fait un travail de reconstitution extraordinaire pour montrer toute la démesure et la beauté de cet « œuvre d’art » qu’était le Titanic. Mais ce magnifique exemple du génie humain a été coulé, ironie du sort, par un iceberg donc un simple morceau de glace. Et Cameron montre là qu’il faut respecter la nature qui sait quand nécessaire ramener l’Icare humain sur terre. Mais le Titanic a aussi coulé par la bêtise, l’avidité et donc l’inconséquence humaine. Le navire a été mal conçu, il n’y avait pas assez de canots de sauvetage et certains voulaient battre un record de vitesse dans des eaux dangereuses. Toute cette folie a résulté en une tragédie atroce et plus d’un millier de morts. Et en plus l’un de ceux responsables de cette tragédie à savoir Bruce Ismay propriétaire du navire (et l’homme qui a voulu battre des records de vitesse) a fui comme un lâche dans un canot de sauvetage là où le capitaine (conscient de ses fautes), l’architecte Thomas Andrews (idem) qui a conçu le navire et quelques-uns des hommes les plus riches de l’époque à savoir John Jacob Astor ou Benjamin Guggenheim ont fait face comme des hommes à leur destin. Un film bien fichu, émouvant (un des rares films qui m'ait vraiment ému), avec une musique somptueuse et des acteurs magnifiques notamment le duo Leonardo Di Caprio/ Kate Winslet (dont le regard me fait fondre) dont l’alchimie est remarquable. Et la fin est de toute beauté avec cette magnifique scène qui voit les deux amoureux libérés du monde matériel se retrouver. Cameron un poète ? Sans doute !  


Avatar
Après l’ambitieux Titanic, James Cameron revient avec un film encore plus ambitieux à savoir Avatar. Ce film raconte l’histoire d’une expédition humaine sur une lointaine planète. Ces humains veulent exploiter un minerai aux formidables propriétés mais ils se heurtent à une race humanoïde locale les Na’vi. Si certains scientifiques veulent comprendre cette planète et ses habitants notamment en créant des avatars qui peuvent leur permettre d’interagir directement avec les Na’vi. Ceux qui ont financé l’expédition n’ont qu’une seule idée en tête exploiter le précieux minerai. Certains humains en viendront à prendre partie pour les Na’vi dans une confrontation qui verra la défaite du genre humain grâce notamment à une intervention surnaturelle de la divinité que vénèrent les Na’vi. Cameron montre dans ce film son amour de la nature et des fonds marins une bonne partie de la flore et de la faune de ce film ayant été inspirée par ce que l’on peut voir sous la mer. Il montre encore son aversion pour la bêtise humaine symbolisée par des humains avides et des militaires qui se croient invincibles. L’humain ayant dévasté la terre et voulant faire de même pour cette planète appelée Pandora. Mais comme dans Abyss et même dans Titanic une force colossale, celle de la « nature » ramène l’humain « moderne » sur terre en le terrassant malgré toutes ses armes et autres joujoux technologiques. Et comme dans Abyss l’élément déclencheur de cette « défaite » humaine est l’amour. Le héros du film tombant amoureux d’une des Na’vi, ce qui le pousse à trahir les siens et à provoquer leur chute. Car curieusement c’est cet homme que la divinité des Na’vi va écouter pour venir en aide aux Na’vi qui étaient en perdition. Cameron dans ce film insiste particulièrement sur la beauté, la puissance et l’invincibilité de la nature. C’est son film le plus écolo jusque-là. Pour se faire il a fait des prouesses technologiques (comme pour Titanic) pour montrer la beauté de ce monde au point où certaines personnes qui ont vu le film ont fait des dépressions car elles ne pouvaient vivre dans ce « paradis » (enfin pour moi ça ressemble plutôt à un enfer mais chacun ses goûts). Et je trouve intrigant et même inquiétant cette envie de certains de vivre dans ce monde irréel (j'y reviendrai dans un autre texte). Cette histoire à la Pocahantas a en tout été un immense succès et Cameron envisage de faire des suites. Mais connaissant le perfectionnisme du gus nous ne sommes pas près de les voir.


Conclusion

Cameron a toujours été l’un des metteurs en scène qui m’a le plus intrigué. J’apprécie son perfectionnisme qui fait que quand il livre un film on n’a pas l’impression d’avoir été floué car on en a pour son fric. Il aime la nature (il a d’ailleurs démangé en Nouvelle Zélande où il a acheté plus de 1000 hectares de terre pour en autres faire de l'agriculture car l'homme est végétalien) et notamment les fonds marins. Il aime les femmes fortes comme sa mère et ne cessent de les mettre en évidence dans tous ses films. Il s’interroge sur la bêtise humaine d’où son questionnement sur l’utilisation parfois stupide que l’humain fait de la science. Le futur semble l’intriguer et il aimerait aussi que l’on tire les leçons du passé notamment de la tragédie du Titanic. Et dans tous ces films l’amour a une place centrale ! Que ce soit l’amour entre deux amoureux (Titanic, Avatar, True Lies, Terminator, Abyss), l’amour d’une mère pour sa fille (Aliens), l’amour d’un père pour sa fille (True Lies) etc… Donc j’apprécie assez l’œuvre de Cameron et je ne peux en tant que cinéphile qu’inviter les gens à découvrir les films de ce singulier personnage.

MaceWindu2019 



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