vendredi 19 octobre 2018

Predator




« Predator » un film qui sans contexte a marqué mon enfance et même ma vie de cinéphile. Le 2 aussi était « pas mal » mais les suites sont indignes de cette saga qui aurait mérité un meilleur sort ! Trois fois hélas, les producteurs ne cherchaient que du fric en abusant d'une franchise légendaire ! Mais les ingrédients qui ont permis au premier d’être un chef d’œuvre du septième art peuvent-ils être réunis à nouveau ? J’en doute fortement !



J’en doute parce que ce film génial a bénéficié de plusieurs facteurs avantageux notamment :
·         Un metteur en scène extrêmement doué comme l’a montré le reste de sa filmographie notamment des films comme « piège de cristal » ou « à la poursuite d’Octobre rouge ». C’est un maître du suspens, du rythme et de la direction d’acteurs dont indéniablement il sait tirer le meilleur. Il a aussi réussi le tour de force de faire de la forêt un personnage à part entière et ça c’est très fort. Dans tout le film on la sent présente et oppressante ! Et cette phrase surréaliste dans le film de la jeune femme, Anna disant : « la forêt est venue et l’a emporté » pour expliquer la mystérieuse disparition d’un personnage à savoir Hawkins, montre clairement l’intention de faire de la forêt un personnage concret de cette histoire.
·         Un casting 5 étoiles avec des acteurs au charisme fou et particulièrement bien choisi. Que ce soit Schwarzie, Carl Weathers, Bill Duke ou Billy Graham, tous crèvent l’écran et donnent littéralement vie à ces personnages hauts en couleur. Car c’est un des rares films où les personnages sont très bien caractérisés et dont les gens se rappellent des noms même des années après. Bill Duke a d’ailleurs dit que des décennies après les gens en le voyant lui disent « predator » !
·         Un tournage en conditions réelles dans la forêt. L’acteur qui joue le rôle du Predator à savoir le regretté Kevin Peter Hall a dit que ce film était si « intense » parce que c’était un film de survie. Ils l’ont tourné dans la forêt et dans des conditions telles que les gens étaient constamment sur le qui-vive ! Cela s’en ressent et donne un cachet d’authenticité à ce film ce qui en est fait à n’en point douter un film unique. De mon point de vue un des rares films qui atteint un tel degré de tension est l’excellent « The revenant » avec Di Caprio au sommet de son art.
·         Un scénario très intéressant et l’apport plus qu’utile de Schwarzie à ce sujet. En effet Mr muscle s’est distingué par des choix intéressants, audacieux et judicieux dans les années 80. Pour le premier « Terminator » on lui avait proposé le rôle du bon, il a choisi le rôle du méchant. Ici au départ on voulait le mettre seul face au Predator mais ce serait lui qui aurait suggéré le choix d’une équipe. Ce choix étant de mon point de vue judicieux car il a permis de montrer la puissance, le côté redoutable et la ruse du prédateur. Dans le scénario je n’oublie pas les fameuses phrases chocs telles que : « aiguise moi ça », « T’as pas une gueule de porte-bonheur », « il a été écaillé vif », « Prenez en et vous banderez comme des dinosaures » ou même le « C’est une joie » du prédateur quand Dillon découvre le corps sans vie de Mac.
·         Des scènes mythiques ! La mort de Dillon, celle de Billy, la scène du pétage de plomb collectif devant la mort inexplicable d’un des soldats, celle où ils découvrent ahuris les victimes dépecées du prédateur, le prédateur comprenant que Dutch lui tendait un piège, le prédateur épargnant Dutch et enlevant son masque etc… Autant de scènes très bien mises en scène qui ont marqué les esprits et qui de mon point de vue en font l’un des films les mieux réalisés de l’histoire du cinoche !
·         Une musique d’anthologie. Alan Silvestri a là réalisé un vrai chef d’œuvre tant la musique magnifie le film. Pas de grand film sans grande musique et de mon point de vue cela se confirme parfaitement avec ce film ! Que de scènes magnifiées par la musique comme celle de la mort de Dillon, celle où ils avançaient dans la jungle, celle de Mac disant au revoir à son frère d'armes Blain et celle de lui  au clair de lune parlant de son amitié avec Blain et de son désir de vengeance, celle où Billy attendait la mort comme un vrai guerrier indien etc… Une musique mythique qui des décennies après est toujours dans les esprits.  
·         La créature qui de mon point de vue est réussie en tout point. Puissante, elle n'a pas une gueule de "porte-bonheur", violente, sanglante, invisible, rusée et quasiment invincible. Il a fallu au héros une bonne dose de chance (notamment due à l’arrogance de la créature) et de ruse pour arriver à bout de ce « monstre ».
·         Scwharzie surpassé physiquement. Arnold c’était avant ce film le puissant Conan, le terrifiant Terminator, l’inarrêtable John Matrix de « Commando » ! Dans ses films précédents il représentait une force de la nature que ces adversaires craignaient. Ici au début du film on le voit montrer ses muscles, battre Carl Weathers au bras de fer et se montrer inarrêtable lors de l’attaque du camp de guérilleros. Mais en suite face à la créature il se montrera faible et obligé de fuir et de ruser pour sa survie. Qui pourrait nier que c’était jouissif de voir cela ? Pas moi en tout cas car j’ai pris mon pied comme jamais.



Je pourrais citer d’autres raisons qui expliquent pourquoi ce film est si bon. Pour moi c’est un film majeur et un film pionnier qui a été tellement copié mais jamais égalé. Il a introduit une créature mythique à savoir le Yautja qui à l’instar des aliens est un monstre effrayant. Donc de mon modeste point de vue le premier Predator est à tous les points un chef d'oeuvre.



Le second Predator partait avec un gros handicap. La créature était plus ou moins connue, il fallait trouver un casting d'acturs charismatiques, un très bon metteur en scène et un environnement aussi effrayant/étouffant que la forêt. Autant dire que ça n’était pas gagné !



Ici ils ont choisi de tourner le film dans une ville « du futur ». Une ville gangrenée par la violence des gangs, où se dépatouille tant bien que mal une police quasi impuissante et subissant une chaleur étouffante. Or on sait depuis le premier que les Yautjas aiment la chaleur ! Ils semblent aimer aussi la violence ce qui est bien mis en avant dans ce film car où ça castagne ou ça risque de castagner le prédateur ramène sa fraise. Ce film a pris le parti intéressant de mieux développer la créature ce qui de mon point de vue est assez habile même si certains pourraient penser que cela la démystifie. On apprend ainsi qu’elle n’est pas venue seule, que son espèce vient sur terre depuis un moment, que sa race a un sens de l’honneur (ne pas tuer de femme enceinte, respecter les guerriers vaillants etc..) qu’elle attaque les gens armés etc… On la voit se soigner, on la voit dans son vaisseau etc… Donc oui on apprend beaucoup sur la créature. 



Dans ce film aussi on constate que l’armée (ou une division spéciale) cherche à capturer cette créature dont elle connaît l’existence grâce aux témoignages de Dutch et d’Anna, les deux seuls survivants du premier. Elle a fait ses recherches et constaté que ces créatures viennent souvent, qu’elles sont attirées par la chaleur et la guerre. Après les avoir étudiés ils ont compris qu’elles étaient invisibles, qu’elles aimaient manger du bœuf et d’autres choses encore. Ils décident de lui tendre un piège mais cela va mal finir car au final il y a des choses qu’ils ignorent c’est que comme tout bon chasseur cette créature est rusée et à plus d'un tour dans sa besace. 



Au niveau du casting ils ont essayé de prendre des acteurs charismatiques. Si le casting est bon, les acteurs n’ont pas la moitié du charisme des gars du premier. Et le réalisateur bien que correct n’arrive pas à égaler la maestria de John Mc Tiernam même si ce film comporte son lot de scènes mythiques comme la mort de King Willie, la scène finale avec l’apparition des autres Yautjas, la scène surréaliste du début avec ce combat épique entre la police et des colombiens ponctuée par l’intervention sanglante du Yaujta. Au niveau des personnages il y a quand même du très bon comme le mystique King Willie qui voit le predator comme un démon, le scientifique Case obsédé par l’idée d’acquérir de nouveaux joujous technologiques ou encore le journaleux Pope obsédé par des scoops et qui met remarquablement en scène ses interventions très « vivantes » !




La musique elle étant toujours assurée par le génial Alan Silvestri est à la hauteur avec notamment de nouveaux thèmes comme cette partie « mystique » lors de la mort de King Willie ou à la fin lors de l’apparition des autres Yautjas.



Donc je dirai au final que c’est un bon film et une suite réussie. D’ailleurs de mon point de vue c’est la seule suite qui en vaille la peine ! Je sais que mon point de vue est dur mais soyons clairs ! « Predator » est un des meilleurs films que j’ai vus ! Il est à mes yeux quasiment parfait et je l’ai vu des dizaines de fois sans m’en lasser. Il est par conséquant me concernant inégalable ! Le 2 était une bonne suite mais ne lui arrive pas à la cheville même si c’est un film que je prends plaisir à regarder à nouveau. De plus la franchise est tombée entre des mains de gus peu inspirés et des metteurs en scène bons mais très loin du génial John Mc Tiernam. Je pense que les conditions réunies lors du tournage du premier Predator ne pourront plus jamais l’être et donc nous risquons d’aller de déception en déception. Ce qui est bien dommage car cette saga aurait pu devenir l’une des plus intéressantes et effroyables de tous les temps alors que là après un excellent départ elle s’est vite essoufflée !



Pour conclure je dirai que pour moi la saga se limite à ces deux films. Un chef d’œuvre et un très bon film (même s’il a mal été accueilli à sa sortie et on peut comprendre pourquoi). Les autres films ne sont que pour moi de pathétiques tentatives de gagner du fric avec cette créature mythique et une franchise prometteuse. Mais ils sont des échecs artistiques patents ! Confier cela à des tâcherons sans génie c’était courir le risque de tuer la franchise ce qui au final est le cas. Bien dommage mais au moins j’aurais ces deux films pour me consoler !

Macewindu 2018



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